TVR Griffith 2017, retour d’une rebelle !

Parmi les nouvelles autos de caractère annoncées en cette année 2017 qui s’achève, une a particulièrement retenue mon attention, la TVR Griffith. Loin des projets aseptisés d’hybride ou d’électrique, elle revendique des caractéristiques “à l’ancienne” et Dieu que c’est bon ! Avant de voir tout ça en détail, un petit retour rapide sur la marque TVR, plutôt méconnue.

TVR une marque à part

Créée en 1947, TVR occupe une place à part dans le monde de l’automobile sportive britannique avec son image du rebelle de la famille. Si on caricature un peu, une TVR c’est un coupé ou un roadster plutôt léger, à l’allure agressive voir un peu extravagante, équipé d’un gros moteur américain surpuissant placé à l’avant avec au minimum 6 voir 8 cylindres et c’est à peu près tout ! On est loin de l’image feutrée d’une Aston ou d’une Jaguar avec une mécanique noble et un intérieur cosy. Mais ces caractéristiques ne peuvent que séduire les amateurs d’automobile sportive radicale !

Mais TVR n’ a jamais réussi à pérenniser son image en raison d’une production limitée généralement à un seul modèle, une fiabilité réputée très légère et des moyens financiers restreints, ce qui a conduit la marque à disparaître puis renaître à plusieurs reprises au fil des décennies.

Un projet technique et financier solide

Racheté en 2014 par l’homme d’affaire britannique Les Edgard, la marque renaît de ses cendres une énième fois autour d’un projet qui semble cette fois-ci sérieux. Outre que le montage financier paraît solide, les nouveaux dirigeants ne se sont pas précipités dans l’élaboration du nouveau modèle et ont eu d’abord à coeur de recrédibiliser la marque. Ils ne l’ont pas fait par des déclarations tonitruantes mais en fournissant à nouveau des pièces détachées pour les anciens propriétaires de TVR. De quoi à la fois les satisfaire, les transformer en futur clients potentiels et limiter la décôte des anciennes TVR pour redorer ainsi un peu l’image de la marque. Intelligent et concret comme stratégie !

Par ailleurs, Gordon Murray ingénieur automobile au talent incontesté et père de la fabuleuse Mac-Laren F1, a grandement contribué à l’élaboration de la Grffith. Il a entre autre peaufiné l’aérodynamique de l’engin avec son savoir faire incontestable sur l’effet de sol et lui fait bénéficier de son processus de fabrication de chassis baptisé iStream. La voiture se compose ainsi d’un cadre tubulaire en aluminium sur lequel sont collés des panneaux en fibre de carbone. C’est beaucoup moins cher que d’autres procédés de fabrication et parfaitement à l’échelle de production de ce modèle.

Enfin une usine flambant neuve de près de 20000 m2 est en train de voir le jourà Ebbw Vale au sud du Pays de Galles. Le début de la production effective de la Griffith est programmé pour fin 2018.

Des caractéristiques techniques séduisantes

Pour en revenir en détail aux spécifications techniques du modèle, elles sont pour le moins séduisantes. D’abord comme on l’a vu, un châssis tubulaire et de nombreux panneaux en fibre de carbone lui permettent de revendiquer un poids “plume” (sans doute hors pleins !) de 1250 kg avec une répartition idéale des masses de 50/50.

Ensuite un V8 Ford (non suralimenté !) de 507 ch revu et corrigé par Cosworth. Cerise sur le gâteau, il entraîne les roues arrières par l’intermédiaire d’une boîte mécanique à 6 rapports, ça existe encore ! Si on peut soupçonner que ce choix ait été dicté plus pour des raisons financières que philosophiques, personnellement je m’en réjouis !

Toujours au service du plaisir de conduire, la bête se dote de combinés ressort-amortisseur réglables Nitron, montés entre des triangles superposés, des étriers de frein AP (6 pistons à l’avant), et des pneus Avon en 19 pouces à l’avant et 20 pouces à l’arrière.

Si TVR assure que l’agrément de pilotage a été privilégié aux performances pures (tant mieux !), celles-ci sont quand même d’un très bon niveau : un 0 à 100 km/h en moins de 4 s et une vitesse de pointe de plus de 322 km/h, de quoi s’amuser !

Je vous laisserai apprécier par vous même les lignes extérieures. On retrouve le style simple mais radicalement sportif des TVR d’antan avec un capot au renflement prononcé rappelant la première Griffith. Parmi les détails intéressants, aux coins des ailes se trouvent des projecteurs triangulaires en-dessous desquels sont logées des prises d’air. Chaque aile avant se termine sur un extracteur sous lequel se situe une sortie d’échappement. Un aileron mobile habille la poupe. Le diffuseur arrière très travaillé souligne le soin apporté à l’étude aérodynamique du modèle.

Quand au poste de pilotage, il propose un habile mélange entre modernité et tradition avec 2 grands écrans et en même temps des boutons de commande type aviation. Si on est certainement pas au niveau de finition d’une Porsche ou même d’une Lamborghini, l’ensemble dégage une certaine pureté et apparaît séduisant et totalement dédié au pilotage.

Une série limitée pour commencer

Comme c’est devenu la tradition, la commercialisation de la Griffith commencera par une série spéciale de lancement limitée à 500 exemplaires. Ça laisse le temps aux décideurs de la marque de mesurer l’accueil du projet pour l’ajuster ensuite éventuellement.

Le prix de vente se situera aux alentours de 98000 €. On est dans les mêmes zones de prix qu’une Porsche 911 à la philosophie totalement différente. Alors si vous avez l’esprit rebelle et l’envie de vous faire plaisir avec une anglaise différente, à vos carnets de chèque !

Laisser un commentaire